La démocratisation de la Conscience
Le feu du ciel doit toujours être volé. Dans la mythologie, c’est Prométhé qui le vole et le donne à l’homme. Il est donc la source de la Lumière.
Il s’agit du premier principe de la lumière originelle que Lucifer portera par la suite.
Nous comprenons donc qu’il s’agit de ce qui diffère l’homme des animaux et qui le rend l’égal des dieux. Soit le fait d’exister en tant que sa propre source de Lumière.
La Source, Prométhé, est sous-jacente au fait de penser par soi-même et d’être conscient par soi-même. C’est pour cela qu’on lui attribue la création de l’humain différencié des animaux (et des dieux).
On peut évidemment voir les différents personnages comme autant de forces présentes au sein d’un individu.
Le combat de Krishnamurti
C’est probablement ce potentiel humain que Krishnamurti cherchait désespérément a enflammer en disant « soyez votre propre lumière », « pas d’autorité extérieure ».
Quand on l’écoute bien d’ailleurs, en disant que « la vérité est un pays sans chemin » ou mieux, en disant qu’il ne peut amener un individu à l’Éveil, il exprime très bien le fait que ce feu doit être dérobé ou volé, qu’il ne peut pas tout simplement être donné a un individu. Il ne peut pas être porté par une image, venir de l’extérieur, elle doit être une expérience directe de la réalité…
La perspective de Julius Evola
À l’époque de la Rome antique et de l’ancienne Égypte, il n’était pas question d’une démocratie du savoir divin tel que proposé par Khrisnamurti. Bien au contraire, l’ordre spirituel était défini à travers des Castres et des fonctions spécifiques selon les individus. Les rois-dieux étaient responsables de cette fonction divine qui était transmise par initiations. C’était aussi vrai avec les Brahmanes en inde.
Ainsi le feu divin devait rester dans les mains de ceux qui l’incarnaient dans la société. Cela fait aussi référence aux différentes races dont la race aryenne qui est d’abord une perspective spirituelle de pureté et d’ascétisme.
Finalement, pour faire du bon cognac, ça prend du bon vin et pour faire du bon vin, ça prend un bon raisin. Le fait de différencier et spécialiser les groupes et de préserver leur « pureté » était une manière d’optimiser la société. Ainsi ont été utiles les Castres et la structure en 4 états (Souverain, guerrier, commerçant et paysan) qui sont d’ailleurs des dimensions reproductibles en soi.
Cela donne un sens plus large à l’histoire de Prométhé face à Zeus et puis celle de Lucifer au côté de Dieu. De même, la dimension spirituelle détournée dans le nazisme.
La rébellion
D’une certaine manière, toutes les pratiques qui manifestent par actes magiques font appel à ce feu du ciel. De même, en affirmant par le verbe le fait d’être soi-divin l’individu stimule à sa mesure son étincelle divine.
Cela est vrai même lorsque l’affirmation parle d’un divin archétypal. Par exemple, dans le cas où une personne affirme son masculin sacré ou son féminin sacré d’autant plus sous la forme d’une divinité archétypale.
Évidemment, la naissance de soi amène les frictions, les conflits et parfois la rébellion. Même avec soi, c’est parfois comme un vautour qui nous dévore le foie continuellement que d’être conscient.
Pour plusieurs, la conscience de l’autre en tant qu’autre est l’Éveil. Je suis d’accord : la conscience de soi vient de pair avec la conscience de l’autre.
Conclusion
En conclusion, la Source — Prométhé — est logiquement reliée à l’Éveil. En ce sens, l’Éveil n’est pas tout à fait le retour d’un état antérieur, mais bien le début du Soi. Il s’agit du matin spirituel de l’individu naissant à sa suprahumanité. Il pourra ensuite porter cette lumière à l’instar de Lucifer depuis le matin de sa vie — son enfance. Il apprendra à domestiquer ce feu par la suite (Kénaz) pour devenir un individu spirituel créateur et accompli (Arbre de lumière) mi-homme mi-dieu.
On pourrait prendre le mythe et sous-entendre, avec évidence, que l’étincelle est au sein des chakras (roues) de l’humain, dans les roues du char du Soleil…